Bonjour à tous,
et oui, c'est reparti pour 3 jours dans les cols des Alpes, 15 jours après le week-end au Mont Ventoux, nous avons rendez vous à 6h30 au siège du club pour un départ... en minibus !
Bon, je l'ai déjà dit, je suis pas trop pour les approches en véhicule d'habitude, mais vu mon niveau d'entraînement cette année, ça me convient très bien finalement...
Le temps de charger les bagages...(euh, on part que 3 jours hein, c'était pas la peine d'amener la maison !!!) et les vélos à l'arrière du minibus, et c'est parti... enfin presque, un petit détour par l'aéroport de Nice pour récupérer EricMe en tenue cycliste au dépose minute, (oh la rigolade), et cette fois, ça y est on est au complet.
Il y a Jean-Jacques au volant, son épouse Corinne qui va conduire le minibus durant le périple, Fabrice l'organisateur du raid, Georges dit "monsieur Georges" (ou Giorgio la classe), EricMe et EricMo, et myselfmaisqu'estcequejefouslà!
6 pédaleurs donc, et une accompagnatrice qui va nous préparer les repas du midi, et nous ravitailler avec une belle organisation; encore merci Corinne, tu m'as épaté !
Nous partirons donc de St Sauveur sur Tinée, le temps de s'échauffer, juste avant d'attaquer le gros morceau de la journée: le col de la Lombarde; pas grand chose à dire sur ce versant, et l'horrible station d'Isola 2000, le côté Italien est nettement plus joli.
Comme prévu, je monte seul, loin derrière mes compagnons de club, j'en profite pour laisser aller et venir les pensées comme d'habitude, toujours cette espèce d'agréable méditation qui m'envahit dans ces moments de solitude cyclo-touristique.
Au sommet, Fabrice discute avec des cyclos Italiens sur la possibilité de passer par le col de la Fauniera et le col de Sampeyre pour rejoindre notre hôtel... malheureusement...hum hum, le col est encore enneigé, oh comme c'est dommage, on aurait pu éviter la monotone plaine du Pô, son trafic routier et sa chaleur... tant pis, accessoirement, cela va nous permettre de ne pas arriver après 22h !
On descend tranquillement, car la route est étroite et on s'arrête au bas de la descente pour le déjeuner.
Nous voilà donc sur cette fumeuse plaine, on commence à se relayer durant des bornes et des bornes, afin que ça passe le plus vite possible, euh trop vite d'ailleurs pour moi car au bout d'un moment, je n'arrive plus à prendre un relais sans sauter juste après!
Je ferme donc la marche et laisse passer mes collègues, en me disant que ce serait quand même bien qu'ils apprennent un jour à passer des relais correctement....
En effet mes amis, un relais se passe, il ne se prend pas, c'est celui qui mène qui doit s'écarter. Cela évite les accélérations à chaque passage, et au final, l'équipe va plus vite! C'est expliqué dans n'importe quel bouquin de vélo, je vous invite à lire cet article:
Bon, merci quand même de m'avoir abrité, mais c'est dommage de ne pas connaître cela, car une équipe qui se relaie bien crée une super harmonie dans le groupe, chacun y prend du plaisir, euh, en plus ça évite les malentendus.
Peu après Piasco, mon calvaire se termine, la route s'élève de nouveau, et je laisse filer mes compagnons, je me suis accroché jusque là, et j'ai les genoux qui me font vraiment souffrir, surtout le droit.
Je prends mon rythme de croisière et commence seul cette approche du col Agnel.
Jean-Jacques m'attends peu avant Sampeyre, puis nous rejoignons les 4 autres au village, pour terminer ensemble cette première journée de notre balade alpestre.
Sympa les gras euh, les gars.
L'hôtel est superbe, situé à 1000m d'altitude, c'est un bel endroit pour passer quelques jours de vacances en famille et randonner aux alentours. Comme toujours en Italie, l'accueil est chaleureux.
Un mariage s'y déroule qui anime notre soirée; pour ma part, après une douche à l'eau (et non, je n'utilise plus de savon!), je m'accorde une petite sieste réparatrice.
Le dîner est copieux, la restauration Italienne a encore de beaux jours devant elle!
Pour simplifier mes repas, j'avais demandé un menu végétarien.... aucun problème m'avait-on dit... et je vois arriver un pavé de saumon et sa sauce...
Bon, je suis fatigué, je ne suis pas dans un dogme comme je l'ai déjà expliqué, simplement, je sais désormais ce qui est physiologique et ce qui ne l'est pas... ce soir, je comprends que je ne mangerais pas physiologique durant ces 3 jours.... pas si grave après tout me dis-je.
En plus il est vraiment délicieux, tout comme le reste du repas d'ailleurs... mais je suis loin d'imaginer le chamboulement que va générer ce retour à un régime alimentaire non prévu pour l'être humain...
Donc, saumon, et sa sauce, salade, ravioles, soupe, délicieux fromage et dessert... je n'en peux plus, j'ai trop mangé; je vais me coucher pendant que le mariage bat son plein et m'endort aussitôt.
Réveil vers 6h30, j'ai super bien dormi, même si je sens bien que je suis un peu chargé.
Et j'en remets une couche au petit déjeuner, une tartine beurrée, 2 croissants, du thé et des jus de fruits, beaucoup de jus! Des envies faciles à expliquer, tout d'abord, le besoin d'énergie pour la digestion du repas de la veille, et oui, plus on mange d'aliments demandant une longue digestion, et plus on va avoir envie de consommer des aliments qui apporteront l'énergie demandée; il ne faut pas oublier que les processus de digestion sont les plus grands consommateurs d'énergie du corps humain.... avec le sport...
Inversement, plus on se dirige vers des aliments crus, faciles à digérer et non générateurs de déchets, et moins on aura envie et besoin de surconsommer... ça vous parle ou pas?
Ensuite, il y a aussi le besoin de stopper les processus de nettoyage enclenchés la nuit, processus pas toujours agréables d'ailleurs et que la plupart des gens arrêtent en commençant leur journée par... un petit déjeuner... ainsi on stoppe ces processus, et l'on se sent mieux... sauf que cette régénération est nécessaire... d'ailleurs je ne me suis jamais senti aussi en forme que depuis que j'ai arrêté de prendre un petit déjeuner.
Essayez et vous comprendrez!
Allez, on recharge les sacs dans le minibus... qui ne veux pas démarrer, et après ce petit intermède électronique, je décide de commencer à y aller tout seul; il y a environ 25 bornes jusqu'au sommet du col Agnel, les collègues auront donc largement le temps de me rattraper et ce sera autant d'attente en moins pour eux, là-haut, à 2744m d'altitude.
Les paysages sont magnifiques, ce col est vraiment à faire; la pente est sévère, jusqu'à 14%, mais je me sens bien, je monte à mon train, je fais du cyclo-tourisme!
Heureusement que j'avais prévu le 34x29 sinon, je ne serais peut-être pas passé.
Le sommet marque la frontière, dans la descente, les marmottes sont Françaises, et elles sifflent moins!
On passe Molines-en-Queyras, et on s'arrête au bas de la descente, à Ville Vieille pour le déjeuner.
Toujours pas de sieste aujourd'hui, dommage, on repart tous ensemble, on passe Chateau-Queyras, et on tourne enfin à droite en direction d'Arvieux et le col de l'Izoard.
Dur dur après le déjeuner, j'ai plus envie de dormir que de pédaler, et j'ai l'impression que je ne suis pas le seul! J’essaie de garder un petit rythme, mais qu'est ce qu'il est dur ce col! Je ne m'y ferais jamais à celui là! Je vois Fabrice au loin, ça me motive un peu de rester au contact visuel, je me dis qu'avec 20 kilos de gras en moins, il monterait comme un avion et je ne le verrais pas !!!
Bon c'est vrai, je me lâche un peu, j'essaie de faire réfléchir; par toutes ces boutades amicales, je ne souhaite pas blesser, juste éveiller les consciences, je fais ma part, tel le colibri, peut-être bien, peut-être mal, mais au moins je fais quelque chose, je sème des graines, il en restera toujours quelque chose...
Je regarde et j'observe, je ne juge pas, j'informe, et j'aime.
La Casse Déserte, j'y suis presque, oui ça y est voilà le sommet tout le monde est là, on bouffe encore un peu, on se repose, on se couvre, et c'est reparti pour une belle descente cette fois; j'adore les descentes !!!
Arrivés à Briançon, la chaleur est étouffante, on se dévêtit, on boit, et de nouveau on se relaie pour passer au plus vite ce morceau de vallée.
On arrive à l'hôtel Lacour de bonne heure, malgré un petit caprice du minibus qui s'arrête tout seul à quelques kilomètres ! On a donc le temps de prendre une bonne douche puis d'aller se rafraîchir en terrasse... en bord de route, la très passante N94.
Un jus de fruits pour moi, pas de bière, non merci (l'alcool déshydrate) !
L'hôtel n'est pas super bien placé, mais pratique, propre et joli, les chambres donnent sur un petit jardin opposé à la route, nous dormirons au calme.
Nous sommes au pied de Mont Dauphin, hélas, malgré ma proposition d'aller visiter ce magnifique fort et sa grande place qui surplombent la vallée, personne ne semble plus avoir envie de bouger... dommage, un petit coup de minibus et on y était. La fatigue?
Le dîner se compose d'un buffet de hors d’œuvres puis d'une grande assiette de crudités spécialement pour moi, merci l'hôtel! enfin, des pâtes et un dessert complètent le repas.
J'ai plus de mal qu'hier à trouver le sommeil, et le lendemain matin, je ressens une petite fatigue, en plus des intestins en vrac...!
Petit déjeuner sympa, je me lâche sur une tranche de jambon cuit et un œuf dur en plus du jus de fruits et des tartines... complètement anti physiologique tout ça, mais tant pis !
On démarre tranquillement, quelques kilomètres de plat, puis on commence à grimper tous ensemble vers Guillestre, véritable départ de l'ascension du col de Vars.
La route est large et la vue superbe, je me souviens très bien l'avoir déjà descendue avec beaucoup de plaisir...
Chacun a pris son rythme évidemment, et comme d'hab, je ferme la marche ! Je gère.
La douleur au genou droit du premier jour, après avoir atteint les deux côtés hier est aujourd'hui bien localisée au genou gauche ! ça tourne !
Je revois des endroits que je connais, et qui me rappellent de bons souvenirs, Vars et ses villages sont vraiment un bel endroit pour découvrir la montagne.
Enfin le sommet, tout le monde m'attends, et après la traditionnelle photo et un petit ravitaillement, nous nous laissons aller dans la descente. Une marmotte me fait une frayeur en sautant sur la route, prête à traverser sous mes roues, mais le bruit d'un camping car qui monte la fait changer d'avis et elle s'engouffre dans un trou, ouf !
Un peu plus bas c'est Fabrice qui nous fait le coup de la crevaison sans raison !
Finalement on se regroupe tous dans la vallée, pour un nouveau passage de relais jusqu'à Jausiers, pied de ce géant qu'est le col de la Bonnette.
On ôte nos coupe vents, et c'est reparti pour 23 kilomètres d'ascension. J'attaque fort, trop fort, et la fatigue va vite me ramener à la raison et à mon rythme de cyclo touriste.
Heureusement, Corinne nous as préparé une belle collation à mi pente, ce qui va me permettre de récupérer un peu... je commence vraiment à être cuit, j'ai vraiment mal au genou, et repartir sera difficile...
Enfin la délivrance au sommet de cette ascension mythique, pas de cime aujourd'hui, les collègues sont arrêtés au col... tant mieux ! J'en ai marre, je sais déjà que je vais m’arrêter le plus tôt possible.
On descend tranquille, heureusement car je me trouve en sortie de tournant face à un tracto-pelle qui monte à reculons dans une zone de chantier non signalée. J'engueule vertement le pseudo-responsable qui discute tranquillement un peu plus bas, en lui parlant de sa responsabilité en cas d'accident (c'est aujourd'hui la seule chose qui fait bouger les gens j'ai remarqué).
Plus bas, un troupeau de moutons nous occupe 5 bonnes minutes, puis Fabrice nous refait le coup de la crevaison, de nouveau en descente... je l'attends, on répare, et on finit la descente tranquillement jusqu'à Saint Etienne de Tinée ou a lieu le dernier regroupement. Je propose d’arrêter là les frais et de rentrer à la maison, ce qui semble convenir à Fabrice et Jean-Jacques.
EricMe, EricMo et Georges décident de continuer la descente de la vallée de la Tinée jusqu'à Pont de Clans.
En rangeant les vélos sur le minibus, Fabrice se rend compte que le bas de sa fourche est fissuré... peut-être la raison pour laquelle il descend très tranquillement depuis quelque temps sans le savoir...
Pour ma part, je suis bien content d'en finir, avec le peu de sorties que j'ai fait depuis ma reprise en Mars, entrecoupées de longues périodes d'inactivité, je dois être à 1500/2000 bornes cette année ! Bien content d'avoir fait tout ça déjà!
Nos trois compères s'astiquent dans la vallée, à plus de 45 km/h parfois, derrière le minibus conduit maintenant par Jean-Jacques.
Notre sortie se termine par une glace offerte par Corinne et Jean-Jacques, toujours bienveillants durant ces trois jours.